Quand le cœur n’y est plus : un site soutient en cas de séparation ou de divorce

Lorsque la vie à deux n’est plus possible, certains divorcent, d’autres se séparent de manière plus ou moins formalisée. Il n’est pas toujours facile de comprendre ce qui se joue. Pour aider les Vaudoises et Vaudois à y voir plus clair, le site www.se-quitter.ch a été créé.

En Suisse, près d’un mariage sur deux se termine par un divorce. Chaque rupture est unique – subie ou choisie, douloureuse ou libératrice, sereine ou chaotique. Pourtant, certaines réalités communes se dessinent souvent : démarches administratives complexes, enjeux juridiques et défis logistiques. Il s’agit d’un chemin parfois éprouvant, où le poids des décisions et des formalités peut sembler accablant.
Pour soutenir non seulement les personnes concernées mais aussi les professionnels qui les accompagnent, le Bureau Information Femmes (BIF) et l'Association des Familles Monoparentales et Recomposées (AFMR) ont créé un site interactif qui s’adapte à chaque situation et oriente vers les ressources existantes (lire encadré). Cet outil novateur est soutenu par le Canton de Vaud, de même que la Loterie Romande. Rencontre avec ses initiatrices Catherine Ruchet Choffat (à gauche) et Marie-Anne Dauvillier (à droite).
Quelles étaient vos motivations pour créer un tel site ?
Dans 90 % des cas, ce sont des femmes qui arrivent chez nous. Lorsque la séparation est encore en réflexion, elles ont surtout des doutes. Plus tard, quand la décision est prise, elles sont souvent submergées par l’émotion, avec une foule de questions. Notre envie était de couvrir tous ces besoins du tout début de la séparation jusqu’à l’après. Nous nous sommes inspirées d’un flyer fribourgeois qui regroupe les informations essentielles en cas de séparation. Notre site s’adresse à tous les Vaudoises et Vaudois. Il est aussi un outil pour les professionnels, une sorte de check-list pour ne rien oublier, surtout dans des contextes qui peuvent être très chargés émotionnellement.
Consulter www.se-quitter.ch ou contacter les permanences
En complément du site internet www.se-quitter.ch, le Bureau Information Femmes (BIF) et l’Association des Familles Monoparentales et Recomposées (AFMR) proposent des consultations gratuites et confidentielles aux personnes concernées par une séparation ou un divorce.
Le BIF est un espace d’accueil, un lieu d'écoute, d’informations et d'orientation. Plus d’informations : www.bif-vd.ch
L’AFMR propose entre autres un accompagnement pour les familles, un appui juridique et une aide à la constitution de demandes d’aides financières. Plus d’informations : www.afmr.ch
Comment le site fonctionne-t-il ?
Le site est comme un compagnon de route, qui guide pas à pas les personnes concernées à travers toutes les étapes d’une séparation ou d’un divorce. Il offre des repères concrets et balise le chemin, ce qui rassure et aide à apaiser les angoisses. Il donne des réponses simples, concrètes et adaptées à chaque situation. Par exemple, le site commence par interroger sur la situation personnelle, en demandant si la personne est en union libre, en partenariat enregistré ou mariée. Il évalue ensuite la qualité de la communication avec le partenaire, afin de détecter tout sentiment d'insécurité. Si tel est le cas, des ressources d'aide et de soutien sont proposées. Un modèle de convention de séparation facile à remplir est aussi proposé. Le site aide également à aborder des sujets sensibles, parfois compliqués à discuter, comme la garde des enfants, les conséquences sur un permis de séjour, ou encore le budget du ménage. Bien sûr, il ne remplace pas les permanences proposées par nos deux associations. Nous sommes toujours là pour soutenir en complément des informations données sur le site.
Anticiper le besoin de places en EMS
Le vieillissement de la population est un défi majeur à relever. Un programme cantonal de modernisation et de construction d’établissements médico-sociaux (EMS) permet de créer dès maintenant les places qui seront nécessaires en quelques années.
D’ici 2040, les seniors seront plus nombreux en raison de l’allongement de la durée de vie et de l’arrivée en grands âges des générations nombreuses du baby-boom. Concrètement, selon Statistique Vaud, en 2040, un cinquième de la population aura 65 ans ou plus et le nombre de personnes de 80 ans et plus va presque doubler entre 2020 et 2040. Avec ce vieillissement important de la population, la demande pour des établissements médico-sociaux (EMS) sera en forte croissance sur les deux prochaines décennies.
Comme entre l’intention de projet et l’exploitation d’un EMS construit, il s’écoule en moyenne entre huit et dix ans, il est nécessaire d’anticiper le besoin de places. Cela signifie que le Canton construit et modernise aujourd’hui les places d’hébergement afin d’éviter une pénurie à partir des années 2030.
Ouverture de l’EMS Le Tilleul
Pour illustrer le type d’EMS qui est construit de nos jours, l’EMS Le Tilleul est un bon exemple. Il a ouvert en 2023 dans la région nord-lausannoise et offre un lieu de vie de 60 places. Ce sont des places en long-séjour dans un environnement adapté et sécurisé.
Les bénéficiaires sont accompagnés dans leur quotidien par une équipe pluriprofessionnelle autonome. Ils bénéficient notamment de prestations d’accompagnement, médicales, socio-culturelles ainsi que de services hôte- liers.
Planification et programme d’investissement
Afin que le projet de l’EMS Le Tilleul puisse voir le jour, un projet a été déposé en 2013 auprès du Canton. Celui-ci, à travers sa Direction générale de la cohésion sociale, gère le programme d’investissement et de modernisation des établissements médico-sociaux. Ce programme s’inscrit dans chaque législature et permet de planifier, développer et moderniser l’offre d’hébergement du canton de Vaud pour répondre aux besoins Page de la DGCS – Direction générale de la cohésion sociale – www.vd.ch/dgcs futurs. En ce qui concerne le programme actuel de la législature 2022 à 2027, le Conseil d’Etat a décidé d’accélérer la création et la rénovation de lits pour éviter une pénurie. Ainsi, 34 projets d’EMS seront réalisés. Ils prévoient de rénover environ 1’000 places existantes – notamment la transformation des chambres doubles en chambres individuelles – et de construire 1’000 nouvelles places.
Comme non seulement l’espérance de vie et le vieillissement de la population augmentent mais aussi le nombre de personnes touchées par une problématique en santé mentale, l’offre des établissements psycho-sociaux médicalisés (EPSM) sera également renforcée. Les EPSM font aussi partie de ce programme de construction et de modernisation cantonal. Il est prévu de construire environ 200 nouvelles places et de rénover environ 160 places.