Portrait de Jean-Guy Python

La vie nous invite à suivre le courant. Si souvent pourtant, et moi le premier, on s’échine à nager contre. Le tout en maugréant généreusement contre ce qui est et contre ce qui n’a pas été. Ce faisant, on se prive d’opportunités en germe toutes prêtes à s’offrir à nous et à nous offrir de nouveaux apprentissages. Le «grand interviewé» de notre cinquième et avant-dernier JEF de l’année, Jean-Guy Python, l’a bien compris. Comme tout un chacun, ce sexagénaire a eu son lot d’épreuves mais elles ne l’ont jamais empêché de suivre imperturbablement le courant et en même temps sa voie. Un licenciement, au milieu de la cinquantaine, aurait par exemple pu laisser ce photographe de presse passionné sur le carreau. Mais que nenni ! Passées les inévitables premières semaines de doutes, il a su tourner la page loin de la rancœur et se réinventer un chemin en photographe indépendant sur les terrains microlocaux de toute la Romandie, où j’ai souvent officié dans son sillage pour le compte notamment du regretté Matin semaine, comme sur les mers du globe en furie derrière les plus grands navigateurs du monde. Qu’il est beau de rester passionné par ce que l’on aime à l’âge où tout nous sommerait de rentrer dans le rang !

Laurent Grabet, rédacteur en chef du JEF