Le samedi 30 septembre dernier, à la Maison de la communication de Lausanne, notre grande semaine des entraides s’est clôturée en beauté par une conférence intitulée « Famille, santé, communauté, nouvelles perspectives ». Cette passionnante causerie était donnée par Jacques Besson, médecin psychiatre de renom qui est également professeur honoraire à l’université de Lausanne. Une quarantaine de personnes y ont assisté. Selon une définition de 1948 de l’OMS, la santé est un état de complet bien-être physique, psychique et social. Le bloc communiste avait refusé d’y ajouter la dimension spirituelle mais elle l’avait finalement été en 2005. Et c’est en définitive sur elle et sur son importance que le conférencier a axé son intervention. Jalonnée de touches d’humour et d’autodérision, il a su captiver et séduire son audience. Le professionnel de la santé a d’emblée expliqué que santé individuelle, familiale et collective sont intrinsèquement liées. Il a aussi insisté sur le fait que la quête de sens est centrale dans la santé des individus. « Si beaucoup vivent un peu à côté de leur vie, c’est parce qu’ils ont été distraits de cette quête d’une manière ou d’une autre et souvent par des addictions », a asséné celui qui fut addictologue. Le psychiatre a aussi rappelé que cultiver une spiritualité « équilibre les cerveaux d’en bas et d’en haut et contribue fortement à « reconstruire la démocratie psychique par rapport à la dictature des addictions (drogue, alcool, tabac, sexe et écrans) ». Cela est d’ailleurs établi par diverses études en neurosciences. Le professeur a aussi insisté sur la différence entre la spiritualité, besoin inhérent à chaque être humain, et la religion, structure institutionnelle mise sur pied pour répondre à ce besoin. Pour lui, soigner sa spiritualité relève de la « salutogénèse », soit une manière de construire sa santé de manière proactive avant que la maladie ne survienne et pour l’empêcher de survenir. Il a aussi plaidé pour une neurothéologie, soit une discipline s’intéressant à ce qu’il y a dans le cerveau spirituel et en quoi cette discipline est porteuse d’espoir. Pour le médecin vaudois, le « spiritual care », soit l’accompagnement spirituel des patients tel qu’il est déjà pratiqué au CHUV, est amené à se généraliser à l’avenir pour le meilleur de tout un chacun. C’est même selon lui une priorité dans ce « monde qui change pour le meilleur et pour le pire ». Voilà pour les grandes lignes ! Nous reviendrons plus en détails sur le Professeur Besson, son parcours atypique et sa vision du monde rafraîchissante dans notre dernier numéro de l’année de notre journal le jef, dont il sera le grand interviewé.
La rédaction du jef