
« Je me sens à ma place ! » lâche Julia Macheret tout sourire. En mai dernier, la rayonnante Chablaisienne devenait présidente du comité de l’entraide familiale d’Ollon en remplacement de la très appréciée Chantal Mérinat. L’occasion est belle de vous présenter le parcours de cette Vaudoise de 37 ans. Née en 1987 à Aigle d’un papa charpentier à Savatan pour l’armée et d’une maman au foyer, Julia Macheret a vécu une « enfance heureuse à l’écoute des rythmes de la nature » dans le hameau isolé de Plan d’Essert. « J’étais une vraie fille de la campagne. J’ai grandi entourée d’animaux et enveloppée dans la présence aimante de ma maman. Grâce à elle, je n’ai jamais fait un seul jour de garderie ce qui a été une grande chance dont bien peu d’enfants peuvent bénéficier à notre époque où vivre sur un seul salaire est devenu souvent presque impossible. »
Un bébé qui chamboule tout
Rapidement, cette fille unique cultive son goût des autres. « J’avais de la facilité à entrer en contact avec les gens. J’aimais notamment prendre soin de ma grand-mère maternelle. C’est un peu cela qui m’a poussée à choisir le métier d’infirmière. Mes parents voyageaient beaucoup et cela a aiguisé mon ouverture aux autres, ma curiosité et une certaine capacité à sortir de ma zone de confort. » La jeune femme fait son gymnase à Saint-Maurice où elle est une des premières vaudoises. Deux mois avant d’entrer à l’école d’infirmière en 2009, elle part découvrir l’Australie sac au dos. « Mes parents y avaient vécu cinq années dans leur jeunesse et ma marraine y habitait. »
Peu après son retour, un « évènement pas prévu » dans le planning survient… C’est la naissance d’Evan, son fils unique, aujourd’hui âgé de 12 ans. « Il est mon rayon de soleil et je regrette parfois que les circonstances ne m’aient pas permis d’être davantage encore à ses côtés dans sa petite enfance. Mais son papa et moi étions jeunes et nous nous sommes séparés deux ans après son arrivée. C’est donc en tant que maman solo que j’ai terminé mes études et que j’ai dû travailler pour les financer. C’est grâce à notre fils aussi d’ailleurs que je suis devenue bénéficiaire de l’entraide familiale via les ventes échanges qui me permettaient de faire de bonnes affaires mais surtout de cultiver des liens. »
En 2014, Julia Macheret devenait bénévole elle-même sur la vente-échange puis en 2021, elle intégrait le comité de cette activité phare de l’association. Pour cette femme de gauche, qui est élue PS au conseil communal d’Ollon, qui siège au comité directeur du PS vaudois et à celui des femmes socialistes vaudoises, l’entraide, la solidarité et la capacité à « faire bouger les lignes tout en étant capable de se recentrer sur l’essentiel » est très important.
Un Master en ligne de mire
Après avoir passé huit années en oncologie et radiothérapie à l’hôpital de Rennaz, elle est entrée il y a quelques mois dans une fertile phase de transition. « Je travaille au PBM Center, un cabinet de médecine alternative novateur situé à Montreux. C’est un poste passionnant qui me permettra de préparer en parallèle dès début 2025 un Master en santé publique à l’Uni de Genève. Grâce à ces nouvelles compétences, je disposerai d’une vision plus vaste du système de santé ce qui conférera davantage de pertinence à mes divers engagements… » se réjouit celle qui se définit volontiers comme « un peu hyperactive ». À la tête de l’entraide, appuyée par un comité solide et expérimenté, elle veut faire naitre de nouvelles activités susceptibles de créer du lien et de faciliter la vie des familles. L. Gr
Laurent Grabet, Rédacteur en chef du jef
Article paru dans le jef d'octobre 2024