La Menthue
email : entraide.menthue@gmail.com
Services
- Transports accompagnés
Chantal Badel - 079 602 04 04
Comité
Présidente Michoud Karin | Caissière Gavillet Françoise | Secrétaire Chautems Sam |
MembresGreppin Myriam, Pahud Anne-Françoise |
« C’est une bénévole exemplaire qui s’en va… »
Pour Karin Michoud, présidente de l’association d’entraide familiale de la Menthue, « c’est une belle personne et une bénévole exemplaire à la fois dévouée, bienveillante avec chacun, impliquée dans notre organisation et humble que nous allons beaucoup regretter ! » À la fin de cette année, Ruth Erismann quittera en effet son activité de chauffeure bénévole dans le cadre des Transports accompagnés de la Menthue. La résidente de Gossens était active sur ce front depuis sa retraite d’auxiliaire de santé au CMS d’Yvonand prise en 2013.
À 77 ans, la Vaudoise aspire désormais à se recentrer sur les nombreuses autres activités qui la nourrissent en tête desquelles figure l’apiculture. Cette femme de paysans bichonne en effet une quarantaine de ruches et partage d’ailleurs régulièrement son quart de siècle d’expérience en la matière au Rucher-école de Bonvillars. En onze années de transports accompagnés, Ruth Erismann a réalisé aux alentours de 600 trajets aller-retour ! La septuagénaire a aimé ces moments souvent marqués par des partages, parfois intimes, réalisés sous le sceaux de la confidentialité.
Le covid ne lui a pas fait peur
Au fil des ans, elle a conduit beaucoup de bénéficiaires au centre d’accueil temporaire (CAT) d’Yvonand . « Cela m’a permis de faire la connaissance de pas mal de personnes et aussi de réfléchir au temps qui passe et à ce que cela implique potentiellement pour moi aussi en termes de renoncements », explique la bénévole. « Pendant le covid, bien qu’appartenant à une catégorie d’âge à risque, Ruth s’est portée volontaire pour continuer à assurer des transports vitaux comme ceux de personnes ayant besoin d’une dialyse. Son sang-froid et son courage en ces circonstances particulières ont été admirables ! », souligne encore Karin Michoud.
Aujourd’hui, Ruth Erismann est en pleine santé et reconnaissante de l’être. Cette femme, mère de trois grands enfants et grand-mère de huit petits-enfants, s’entretient notamment en participant à la gymnastique une fois par semaine dans son village d’origine de Bioley-Magnoux. Fidèle de nature, elle restera membre de son entraide. Laquelle profite de son départ pour lancer un appel aux futurs chauffeurs bénévoles. Leur équipe en compte actuellement une vingtaine. En 2023, ils étaient 29 et avaient couvert 2’756 transports pour 156 bénéficiaires. Soit presque 92'000 km et surtout une prestation indispensable pour que nombre d’entre eux puissent continuer à vivre dans leurs villages de campagne tant aimés.
« J’ai eu beaucoup de plaisir à charrier ces personnes et parfois à les aider en commission. J’ai eu le sentiment de faire quelque chose d’utile pour ma communauté et c’est très appréciable ! » conclut la future ex-bénévole. Grands mercis et mille bravos à elle !
Laurent Grabet, Rédacteur en chef du jef
Article paru dans le jef d'octobre 2024
Les Transports accompagnés comme sujet d’étude…
Depuis mars 2023, Sylvain Beffa de Pomy a officié comme chauffeur bénévole pour les transports accompagnés de l’Entraide familiale de la Menthue. L’étudiant de 33 ans de la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) faisait cela dans le cadre de sa 4e année de Bachelor. Il en a tiré un intéressant petit rapport intitulé « Le bénévolat à l’entraide familiale de la Menthue » que nous l’avons lu. Le jeune étudiant y confesse avoir « beaucoup appris de ce bénévolat » au point de projeter de le reprendre une fois diplômé. « Ces transports et le partage social avec les bénéficiaires ont été enrichissants et très positifs dans ma formation de travailleur social », explique-t-il. Cette expérience lui a permis de voir dans le concret se déployer la théorie dite du « développement du pouvoir d’agir et de l’autodétermination ». Grosso modo, l’agir et l’autodétermination permettent de continuer d’exister soi-même et par soi-même par-delà ses limitations. « Sans cette autodétermination, la personne ne vit pas, elle subit le monde qui l’entoure et dépérit », relève Sylvain Beffa. Au cours de son activité, le Vaudois a été amené à transporter une dame en situation de handicap mental vers son travail. Il a réalisé aussi que nombre de bénéficiaires peinent à demander plus d’aide que convenu même lorsqu’ils en auraient besoin. Il soulève aussi cette question intéressante : « Pourquoi la société et la politique, malgré tous les discours sur l’inclusion et la nécessité d’aider autrui, posent autant de contraintes au bénévolat ? » À ce propos, il souligne par exemple le peu de compréhension de la police ou des habitants pour ce qui est d’arrêter son véhicule dans un endroit inadapté le temps d’en faire sortir un bénéficiaire à mobilité réduite. L’universitaire est d’avis « qu’il il est parfois important de contrevenir à certains règlements lorsqu’ils sont, à notre avis, faux afin de faire évoluer les mentalités. » Il revient aussi sur l’importance de porter un regard positif inconditionnel sur soi-même et sur l’autre même lorsque ses propos ou son attitude nous heurte. En conclusion, tout comme la sociologue Dan Ferrand-Bechmann, il rappelle que « le bénévolat peut apporter beaucoup de valeur à celui ou celle qui l’exerce. En exemple, le sentiment d’appartenance au groupe, une possibilité de socialiser ou d’avoir un sentiment d’importance et d’utilité. » Soit des éléments apportant une meilleure estime de soi… « Le bénévolat est une manière de s’inscrire dans la société sans avoir une pression sociale de performance », rappelle-t-il enfin.
Laurent Grabet, Rédacteur en chef du jef